Mois de l'architecture 2015 en LRDans le cadre du Mois de l’architecture 2015 en Languedoc-Roussillon,
Sur invitation de la Direction Régionale des Affaires Culturelles Languedoc-Roussillon,
le Living Room, présente,

-

Ici Prochainement !

Cabinet Cabinet Architectures

Lancement du Mois de l’architecture 2015, mardi 12 mai
à la DRAC Languedoc-Roussillon


> 11h
: Conférence de presse suivie du vernissage de l’installation « Ici prochainement ! », proposée par Cabinet Cabinet Architectures
> 18h30 : Vernissage Living Room

Installation visible du 12 mai au 8 juin 2015

DRAC Languedoc-Roussillon, Hôtel de Grave,
5 rue Salle l’évêque à Montpellier.
Du lundi au jeudi, de 9h à 12h30 et de 14h à 17h30
Le vendredi de 9h à 12h
S’adresser à l’accueil qui vous orientera vers le parvis

-

Fêter l’architecture par la création d’une ruine, voilà une idée bien peu réjouissante à première vue que nous proposons.
Pourtant la ruine est un objet de fascination pour l’architecte.
Il n’y a qu’à voir la présence de cette colonnade volontairement ruinée dans les jardins de la DRAC, proche de la fontaine, pour s’en rappeler. Les artistes de la Renaissance jusqu’aux Romantiques n’ont pu s’empêcher de regarder dans le passé pour s’apercevoir des grandeurs de ce monde, allant jusqu’à faire d’un art la recréation des artefacts perdus. Les Modernes du 20ème siècle sous leurs bouleversements passagers ont eu à pencher bien moins loin sur l’échelle du temps pour saisir l’expérience et la leçon de la perte et de la ruine.

Pétris par tous ces enseignements nous nous sommes lancés corps et âmes dans la déjà-entamée Ère du Durable pour être certains que désormais nous n’aurons pas à nous retourner. Durer, voici donc la volonté de l’époque ? Encore faut-il savoir pour qui et pourquoi. Nous voudrons montrer ici, ce dont nous sommes sûrs: avec quoi et comment nous essayons de durer.

L’idée de ruine que nous exploiterons (postmoderne ici) permettra, comme cela a toujours été le cas, de témoigner de notre culture, de la fragilité de l’architecture, de la matière et de la technique.
Nous la renvoyons sans doute aux portes de la cité, devant lesquelles nous sommes spectateurs de la grosse artillerie de l’industrie du BTP étalant sa marchandise quotidiennement.
L’idée de ruine nous permettra également de rappeler que l’architecture est un art du temps, qui fait son temps. Le caractère exponentiel du développement de la ville produit de la ruine, du fait du raccourcissement des cycles et de la nature des forces productrices en jeu.
A compter le nombre de grues qui nous entourent, rendons nous compte de l’ampleur des traces et de l’imaginaire que nous laissons.

Là où la ruine que l’on connaissait jusqu’aux Modernes pouvait posséder un caractère antique, loin des villes, monumentale, nostalgique, la ruine postmoderne est le produit de notre propre civilisation. Elle est la ville d’aujourd’hui elle-même. Elle est promenade à l’intérieur des bâtiments. C’est d’ailleurs ce que nous montre les Stalker, les Urbex et autres situationnistes en parcourant les corps d’une civilisation en cours.

Nous construirons alors un objet sculptural fait de la matériauthèque archétypale de notre temps en s’inspirant de ce que faisaient jadis les créateurs de ruine dans les jardins avec leurs archétypes empruntés à l’Antiquité. Sa place est en réponse-mirroir à la colonnade de la DRAC.
Une oeuvre anachronique, comme projection de notre époque dans un futur qui n’apparaîtra certainement jamais sous cette forme. Un large panel de matériaux et de mises en oeuvre pour éprouver cela s’offre à nous; du bloc de béton au boîtier de VMC, de l’isolant par l’extérieur à la fenêtre de PVC. Nous dévoilerons le banal, le commun et l’actuel.
En portant un oeil naïvement investigateur et attentif nous dévoilerons sous un jour plus clair notre architecture locale contemporaine, ce que nous faisons le plus et donc supposément le mieux.
Le rapport à la ruine n’est plus d’exaltation, et si notre ruine ne saurait être nostalgique, peut-être est-elle mélancolique. La ruine antique qualifie la perte, cette ruine là la sature. L’expérience n’est pas vécue sur le mode du manque mais peut être de l’excès.
Montrons dans le contexte de l’Ecusson, cette production culturelle qui est notre cadre de vie contemporain.
Soyons honnêtes et voyons ce que l’archéologie dira de nous.

Cette oeuvre a vocation d’être une anticipation archéologique propulsant notre regard vers demain, en montrant aujourd’hui, à la manière d’hier.
Un voyage dans les temps.

Cabinet Cabinet Architectures

Liens

Claveau de Lima & Delhomme Architectes – Cabinet Cabinet Architectures
Cabinet Cabinet, Travaux Plastiques, 2014
Programme complet du Mois de l’architecture 2015 en région LR
Photos de l’installation réalisée à la DRAC