15 décembre 2014 > 28 février 2015

J’aurais aimé que vous soyez ici

Muriel Joya

Ouverture de fin de résidence : jeudi 4 juin 2015 à partir de 18h | au 12 rue Azéma à Montpellier (Photos Muriel Joya)

© Muriel Joya – 2014

« Les objets que traite Muriel Joya dans ses œuvres ont souvent pour point commun d’appartenir au spectre de l’ordinaire ; des choses ténues, des détails au bord de l’imperceptible, qui ne retiendraient pas nécessairement notre attention en dehors de l’intention artistique. Une simple pile de journaux, une feuille de papier blanche flottant dans le brouillard, la ligne de l’océan se confondant avec celle du ciel, les silhouettes brouillées de gens perdus dans l’attente, des paysages chargés d’une histoire secrète : autant de choses sur lesquelles notre regard passerait indifférent et qui permettent de situer un premier point focal dans le travail de Muriel Joya. Ce dernier s’articule autour d’une attention redoublée, d’un regard clinique opérant avec précision sur les différents niveaux du sensible. » Michaël Verger-Laurent

« J’ai voulu imaginer un format de résidence particulier pour le Living Room qui est aujourd’hui un espace de création et de recherche itinérant. Ma proposition a cherché à mettre en place une autre forme de nomadisme. J’aurais aimé que vous soyez ici, est le nom que j’ai donné à ma résidence, elle se déroulera officiellement sur internet à l’adresse : www.jauraisaimequevoussoyezici.fr. Grâce à cette interface virtuelle, je souhaite gommer la distance tout en créant un espace qui ne sera jamais pénétrable et qui restera toujours en partie fictionnel. Il constitue pour moi un parallèle avec l’espace mental qui nous permet de penser, de créer et qui reste absolument mystérieux pour tout autre personne.

Suite à ces points de départ il y a plusieurs pistes recherches qui se dessinent. Par exemple l’idée d’une sorte de boule à neige (*) qui contiendrait de la poussière. En la secouant les particules s’animeraient, puis retomberaient doucement au fond de l’objet. En effet, les boules à neige sont des objets incontournables des circuits touristiques. Elles rappellent un souvenir emblématique du lieu visité et c’est l’activation de l’objet qui le régénère sans cesse dans un mouvement cyclique. Matière première ou vestige, secouer cette matière est une invitation à la faire revivre. Elle est l’écho d’un espace qui ne s’ancre pas dans le réel et auquel il est impossible de se confronter.

Se construit aussi le projet So far so good (jusqu’ici tout va bien), où l’apparition de cette phrase matérialisée en glace se déliterait peu à peu dans sa propre matière. le changement d’état ne laisserait qu’une marre, là où le souvenir de la boule en verre ne nous propose que de la poussière, un état premier de la matière. » Muriel Joya

« Dans la genèse comme dans les spéculations des astronomes sur l’origine de l’univers, on trouve de la poussière parce que c’est le seul mot simple dont nous disposons pour dire ce qui échappe à la raison, pour désigner cet entre deux, ce qui hésite encore entre l’être et le non être. » Camille Saint­-Jacques, Esthétique de la poussière, une entrée en matière

(*) Pour ce projet, le Living Room sollicite Tristan Beldi, souffleur de verre, Pôle Chimie, UM2 Montpellier, par l’intermédiaire du Pôle Culture, Université Montpellier.

Liens

Muriel Joya
jauraisaimequevoussoyezici.fr

Texte

Alice Santiago, « Muriel Joya, Résidence au Living Room, J’aurais aimé que vous soyez ici », 2015

Communication

Dossier de présentation de la résidence
Résidence de Muriel Joya, mentionnée dans le programme du Pôle Culture – janvier > juin 2015, page 11

Photos des pièces réalisées pendant la résidence

L’horizon et son ombre, édition, verre soufflé, eau, sable volcanique, 4 exemplaires, 2015
So far so good, installation, glace taillée, dimensions variables, 2015
J’aurais aimé que vous soyez ici, édition polymorphe, 2015